6 heures du matin

Jacques avait été réveillé par les manifestations près de la mairie vers une heure du matin et n'avait pas été capable de se rendormir. Les manifestations le réveillait souvent pendant la nuit. Il décida alors vers cinq heures et demi de se diriger vers la station de métro pour attendre son train, avec son café de sa machine Keurig en main. Il aurait bien aimé qu’il y ait un musicien ou quelqu’un de sociable dans la station. Bref, il était ennuyé. Par contre, il apprécia ces moments de silence car ils le laissaient réfléchir sur son avenir et son vécu. Pour se divertir un peu en attendant que son train arrive, il a sorti son « carnet d’idées », un carnet qu’il traîne partout pour dessiner, écrire des histoires et écrire ces inventions qu’il voudrait mettre au jour plus tard dans sa vie. Aujourd’hui, il pensait à diverses manières qu’il pourrait améliorer le train d’atterrissage des avions pour les permettre d’atterrir partout. Son cahier était rempli d’idées farfelus de ce genre. Lorsqu’il commença à manquer d’inspiration, il s’est mis à créer des avions en papier en déchirant des pages de son carnet d’idées, art qu’il avait perfectionné pendant ses fréquentes nuits insomniaques. Une de celles-ci, transporté par le courant d’air d’un métro passant, monta les escaliers de la station et se rendit jusque dans la rue.

Greg devait se rendre à l’école, il alla donc prendre le métro. Il alla donc à côté d’un autre jeune homme ayant son café en main. Le jeune homme avait l’air fatigué, il était alors intrigué et se demandait à quelle heure il s’était réveillé. Greg, n’était pas du tout gêné, malgré qu’il se faisait rejeter souvent. Il lança alors la conversation :

« Ça fait combien de temps que vous êtes ici? » Demanda Greg, intrigué.

Un métro passa au même moment et empêcha toute conversations. Greg réalisa qu’il ne s’était pas présenté. Il se reprit :

« Bon matin, mon nom est Greg Frank, je me demandais depuis qu’elle heure vous êtes réveillé et que vous attendez ici »

Greg resta tranquille attendant une réponse, pensant qu’il avait fait une bêtise ou que le jeune homme était un peu sou le choc à cause de son accent fort anglophone.

Jacques, qui étaient en plein milieu de la fabrication d'un nouveau prototype d'avion en papier, fût un peu surpris par l'intensité de la voix de cet étrange homme. "Euhh... bonjour Monsieur Frank" répondit-il d'une façon mal à l'aise. "Pour répondre à votre question, j'attends mon métro pour me rendre au travail." Jacques avait compris que cet homme était un peu déficient intellectuellement et qu'il fallait être patient avec lui.

Jade s’était levée très tôt aujourd’hui, trop tôt. Elle a dit à ses enseignants qu’elle les aiderait à préparer quelques petites choses pour les élèves lors de leur retour après la fin de semaine. Mais elle ne savait pas qu’elle devrait se réveiller à 5 heures et demi pour prendre le métro à 6 heures! Bien sûr, lorsque l’adolescente reçue l’heure hier soir, il était trop tard pour refuser. Elle répondit donc affirmativement par courriel électronique avec un enthousiasme feint à ses enseignants. Ils doivent à cet instant même déjà l’attendre à l’école pour commencer leurs préparatifs.

Alors que la jeune fille marchait dans la rue pour aller vers le métro, un avion en papier vola hors du tunnel. Curieuse, elle prit l’avion, se précipita vers les escaliers du tunnel et les dévala en vitesse manquant de tomber à plusieurs reprises. Arrivée en bas, elle ne vit personne sauf deux jeunes adultes en plein milieu d’une conversation. L’un avait l’air très enjoué, alors que l’autre paraissait exténué. Toujours sans réponse d’où pouvait parvenir l’avion en papier, elle marcha en cercle en regardant l’objet mystérieux dans ses mains pensivement. Peut-être qu’il appartenait à un des adultes. Elle décida de s’approcher des deux hommes et leur demander.

- Bonjour, désolée de vous interrompre, mais savez-vous à qui appartient cet avion en papier?

Jacques, apercevant sa création dans les mains de la jeune fille, lui répondit:
-Euh.. Oui, elle est à moi. Où l'avez-vous trouvé?
L'accent légèrement anglophone de l'adolescente lui fit comprendre qu'elle n'était pas montréalaise de souche, ce qui lui fit sentir un certain sentiment d'empathie envers elle qu'il ne comprenait pas. Jacques avait le défaut de toujours bégayer lorsqu'il parlait à des étrangers, ce qu'il abhorre.

Jade s'étonna. Elle n’aurait jamais pensée que le jeune homme serait quelqu’un qui s’amuserait à plier du papier pour en faire des avions dans un métro à 6 heures du matin.

- Il était posé dans la rue devant le métro, tenez, répondit-elle en lui tendant l’avion.

Elle regarda l’homme et se souvint qu’elle ne savait pas son nom.

- Au fait, je m’appelle Jade. C’est un plaisir de faire votre connaissance.

L’adolescente se tourna vers l’autre adulte et lui sourit.

Cela pris un peu de temps à Jaques de répondre à l'adolescente car il était un peu étonné que son avion se rende jusque dans la rue. il fallait absolument qu'il note ça dans son carnet pour ne pas oublier ce modèle.
-merci beaucoup Jade. répondit-il en barbouillant dan son carnet ses instructions pour cet avion. À ce point de l'histoire de Jacques, il est facile de l'étiqueter comme étant enfantin, mais il faut se rappeler qu'il est excentrique. En fait, il était tellement préoccupé par la recomposition de son avion dans son carnet qu'il a à peine réalisé à quel point la jeune femme a passé proche de lire les idées qui étaient inscrites sur son avion en origami. La raison pour laquelle cela est pertinent est qu'une des plus grandes insécurités de Jacques est que quelqu'un lise des passages de son carnet de peur qu'on trouve ses idées farfelus. Alors, par chance, la jeune fille qui avait trouvé son avion est de caractère assez agité, elle n'a alors pas pris le temps de lire ce qui était inscrit sur les ailes du planeur avant de se précipiter en bas des marches qui menait à la gare de métro.

Jade aperçu vaguement l’homme noter quelque chose dans un carnet qui, franchement, l'intéressant un peu, mais la fille ne s’y attarda pas plus que nécessaire. Elle entendit un métro qui se dirige vers leur emplacement et se rappelant soudain qu’elle doit partir, elle se précipita vers la gare où le métro venait d’arriver. Tandis que la porte s’ouvrait, elle cria un au revoir aux hommes, en tournant à peine la tête vers eux, et rentra dans le train. À l’intérieur il n’y avait personne, elle avait donc l'embarras du choix où s’installer.
Elle prit la première place qu’elle vit, celle juste à côté de la porte, et sortit son cellulaire et ses écouteurs pour écouter de la musique. Après avoir fait défiler toute la liste et ne se décidant pas sur une chanson elle partit la première sur sa liste et ferma les yeux tandis que la mélodie douce d’un piano l’emportait dans un univers de son imagination. L’annonce de la fermeture des portes accompagnée d’une alarme la prit donc de cour. Puis, brusquement, le wagon s'élança vers le prochain arrêt : le centre commercial situé à quelques rues de son école. De là, elle devra traverser le centre commercial et tourner sur quelques rues avant d’être à destination. Elle referma les yeux, le voyage durera quelques longues minutes.